Des Grands Thés bio et éthiques, des voyages et des rencontres…

Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa

L'histoire du thé : de Shennong à Racine


Près de 5000 ans d’histoire et de légendes

Shennong ou Shen Nong (神農) est l’un des trois « Augustes » de la mythologie chinoise à qui l’on prête la découverte du thé. Les légendes et mythes qui se sont tissées au fil du temps autour de son origine diffèrent selon les pays, mais toutes ventent ses propriétés vertueuses.

Selon la légende chinoise

Le thé fut découvert en l’an 2737 avant J.-C. par l’Auguste Shennong (-2820/-2798), père de la médecine et l’agriculture chinoise appelé aussi « le divin cultivateur ». À l’heure où les épidémies proliféraient, il parcourait d’immenses territoires à la recherche de nouvelles plantes médicinales qu’il n’hésitait pas à goûter afin d’en établir leurs vertus. Alors qu’un jour il fut particulièrement intoxiqué, il s’affala au pied d’un théier et fit bouillir de l’eau. Un vent léger précipita quelques feuilles dans l’eau. Shennong but le breuvage qu’il apprécia et grâce auquel il fut complètement rétabli. Le thé était né !

Dans le Yunnan en Chine

Aux frontières de la Birmanie et du Vietnam du nord, une légende datant de l’an 500 ap. J.-C. relate que le chef Ai Lén, fou amoureux de la fille du roi, offrit à ce dernier une plante au breuvage merveilleux. Le roi, fortement impressionné, ordonna qu’il en soit planté dans toute la région, donnant naissance aux théiers anciens dont nos thés sont issus.

La légende indienne

Au VIe siècle, le moine bouddhiste Bodhidharma partit en Chine avec l’intention de convertir l’empereur Wu. Il échoua. Par dépit, il décida d’entamer une méditation sans sommeil de neuf ans. Au bout de quelques années, pris de somnolence, il mâcha distraitement quelques feuilles d’un arbuste à portée de main. Il constata aussitôt les vertus tonifiantes du thé, qui lui donnèrent la force de rester fidèle à son vœu.

La variante japonaise

Le même Bodhidharma, au bout de trois ans de veille, finit par s’endormir et rêver de femmes. À son réveil, furieux, il s’arracha les paupières et les enterra. Après un certain temps, il constata que ces dernières eurent donné naissance à deux arbustes dont il mâcha quelques feuilles qui le stimulèrent pour finir sa longue méditation. Plus tard, parti au Japon pour y enseigner le bouddhisme, il y installa aussi la culture du thé.

Et en Europe…

C’est seulement au début du XVIIe siècle que le thé gagna l’Europe. D’abord considéré comme un médicament et parfois décrié par certains médecins, il connut un certain succès en France auprès de l’aristocratie, de la cours et des gentilshommes, parmi lesquels Louis XIV, Racine ou Mme de Sévigné. Il faudra attendre de nombreuses années avant que l’Occident ne parvienne à percer le secret de sa création et surtout pour qu’il devienne une référence sociale. Aujourd’hui, le thé est cultivé dans une quarantaine de pays tropicaux et subtropicaux et est la boisson la plus bue à travers le monde après l’eau.