Retour en Afrique du Sud après deux ans d’absence !

Lorsque vous travaillez main dans la main avec des producteurs et que vous avez pour habitude de vous rendre chaque année sur place, imaginez l’impact que peut avoir cette crise sanitaire sur notre fonctionnement. Les contacts par visioconférences et par messages bien que très suivis ne peuvent remplacer la chaleur des contacts humains.

Après deux ans d’attente, nous avons enfin pu retourner revoir nos partenaires-producteurs de rooibos en Afrique du Sud. L’enthousiasme était palpable tant nous étions en attente de ces retrouvailles. Arlette Rohmer, créatrice des Jardins de Gaïa a pu revoir de vieilles connaissances dont Barend Salomo en compagnie de Gwenaëlle Tête, ingénieure agronome en charge du suivi des filières et des partenariats producteurs dans l’entreprise.

Deux semaines sur place parmi les communautés auxquelles nous sommes attachés avec un programme aussi réjouissant que bien fourni…

Des retrouvailles pleines d’émotion

Ces retrouvailles avec les producteurs des coopératives de rooibos de Wupperthal et de Heiveld et leurs communautés, après 2 ans sans visite de terrain, ont permis de nombreuses discussions qui chaque fois revêtaient un caractère très spécial. Souvent émus, nous parlions tous avec notre cœur. Finalement nous sentions que la pandémie nous a éloignés un temps pour mieux nous retrouver et porter un regard nouveau sur notre travail commun. Les discussions autour du passé, du présent et de l’avenir, nous ont permis de faire un point sur notre longue relation, chose que nous n’avions jamais faite de cette manière auparavant.

Mais surtout en partageant nos visions et nos rêves communs nous avons tous refait le plein d’énergie et de motivation.

De nombreuses pistes de travail

La dynamique des organisations de producteurs et la transmission intergénérationnelle ont largement été évoquées, l’exode rural des jeunes étant devenu un problème majeur pour l’avenir. Des pistes de travail pour éviter que ces derniers ne cèdent trop vite aux sirènes de la vie citadine, en délaissant tout un pan de la culture sud-africaine ont été proposées, notamment à travers des outils comme la prime du commerce équitable et les opportunités qu’elle peut permettre. Un véritable travail d’incitation à rester est fait vis-à-vis de la jeunesse des communautés.

L’impact de la crise sanitaire sur ces dernières et sur le niveau de vie des employés des coopératives a été aussi au centre des débats, avec l’espoir comme ici en Europe que le bout du tunnel soit proche.

Gwennaëlle ayant déjà travaillé par le passé sur la problématique de la mise en place d’un prix plancher équitable, permettant une sécurité accrue pour les employés des coopératives, cette visite sur le terrain lui a permis de recueillir de nouveaux témoignages et d’avoir une vision plus claire de la situation.

Une récolte 2022 prometteuse !

Un état des lieux prévisionnel de la récolte 2022 à laquelle Arlette et Gwennaëlle ont eu le bonheur de participer a également été fait. Nous pouvons déjà vous dire que qualité et quantité sont au rendez-vous, avec une mention spéciale pour le rooibos labellisé Demeter dont la culture débutée en 2015 est un vrai succès.

Le suivi de l’impact du changement climatique et des actions menées en matière d’adaptation continue. Pour le moment l’impact est relativement bien maîtrisé. Mais de plus en plus les producteurs se rendent compte de l’intérêt de l’agriculture biodynamique qui permet une meilleure adaptabilité des buissons de rooibos.

Le Cederberg, paradis écologique

Après des débuts prometteurs dans la zone très reculée et difficile d’accès du Vaalheuning qui se situe à 910 mètres d’altitude dans le massif du Cederberg, la viabilité de l’expérience se confirme. Arlette et Gwenaelle ont pu constater l’évolution des cultures et sont particulièrement enthousiastes. Après un trajet éprouvant dans des paysages grandioses traversés d’oies, de vaches, de poules en liberté et une faune et flore sauvages constituées de léopards, de babouins et de milliers d’oiseaux, elles ont découvert des buissons en pleine forme et très denses.

Cela augure de belles récoltes pour l’avenir. Les 22 producteurs qui ont pris part à l’expérience et qui travaillent en biodynamie observent la très bonne adaptabilité du rooibos de la zone face aux périodes de sécheresse de ces dernières années. Nous avons toujours pensé que l’agriculture biodynamique était une agriculture de terrain et d’avenir et cela se confirme dans ce cadre enchanteur, considéré comme un “royaume floral”, exempt de toute forme de pollution.

Une IGP à venir pour le rooibos ?

Enfin un projet d’IGP étant actuellement en cours, Arlette et Gwennaëlle ont pu échanger avec les producteurs sur les exigences documentaires que cela implique, mais surtout sur l’intérêt que cela peut représenter pour le rooibos de Wupperthal et de Heiveld.

Nous reviendrons sur l’évolution de ce dossier qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire du rooibos.

En attendant, nous avons hâte de pouvoir réceptionner les premiers conteneurs de ce cru 2022 très prometteur qui sera marqué par le sceau de ces retrouvailles.

Barend Salomo nous montre comment ses ancêtres transformaient le rooibos sur ce rocher depuis cinq générations. On peut voir que le rocher a pris la teinte rouge de la fermentation du buisson endémique de l’Afrique du Sud.